Anciennes formes du nom
L’étymologie de Commeny est inconnue.
Dans le cartulaire de l’abbaye de Saint-Martin de Pontoise, il est fait mention de Commeny, vers 1085, sous le nom latin de Cumencio. Voici ce que dit dom Toussaint Duplessis, dans sa description du Vexin, au sujet de « Commeni »:
« Il paraît que ce n’est là qu’une manière plus douce de prononcer le nom de Col-menil, qui pourrait bien être l’ancien et le véritable nom de ce village »
Origines
Dans le cartulaire précité (cf Anciennes formes du nom), Garnier de Commeny (Varnerius de Commencio) est cité comme témoin de la fondation du prieuré de Saint-Prix par Geoffroi le Riche, vers 1085.
Il est donc probable que le village existait avant cette époque, mais il est impossible de faire connaître ses origines.
Temps préhistoriques
Il n’est à la connaissance de personne qu’on ait trouvé trace des temps préhistoriques à Commeny.
Antiquité gauloise et gallo-romaine
Il en est de même pour le séjour des Gaulois (cf temps préhistoriques).
Seule une ancienne route de Paris à Rouen, la Chaussée de Jules-César, qui traverse la commune, mais qui est en très mauvais état, car elle n’est plus entretenue, rappelle seule la domination romaine. Les archéologues ont trouvé différents objets qui démontrent que cette voie de communication a bien été construite par les Romains.
On trouve en outre aux archives départementales une « Histoire du Vicariat et de l’Archidiaconé de Pontoise« , sans nom d’auteur et sans date, attribuée à la seconde moitié du XVIIe siècle, disant que César fit construire une chaussée et un grand chemin « depuis Paris jusqu’à Rouen ». La Chaussée de Jules-César tient donc son nom de celui qui la fit construire.
Moyen âge (Epoque gallo-franque)
On ne trouve aucune trace de l’époque gallo-franque à Commeny.
Époque féodale (divisions administrative et judiciaire, etc..)
Dans l’Histoire du Vicariat et de l’Archidiaconé de Pontoise précitée (cf Anciennes formes du nom), il est dit que Gautier, dernier conte de Pontoise, « environ l’an 1056 ou 58 » vendit l’archidiaconé de Pontoise à l’archevêque de Rouen, Maurille, et que « c’est par cette cession que les archevêques de Rouen commencèrent à exercer la juridiction dans le Vexin ».
C’est donc à partir de cette époque que la paroisse de Saint-Martin de Commeny, qui se trouve dans le pays appelé alors Vexin français, fut réunie au diocèse de Rouen, si toutefois elle existait déjà.
D’après le même ouvrage, l’archidiaconé continuait du reste à un être « un bénéficie comme une espèce de fief, qui relevait du Roy de France ou des ducs de Normandie« , ainsi que l’atteste un diplôme du roi Philippe Ier, de l’an 1092, cité en partie.
Une bulle du pape Alexandre III, en 1170, dit que l’abbaye de saint Martin de Pontoise possède à Commeny une terre, des hôtes, des revenus et une métairie.
Il est donc probable que c’est aux religieux de cette abbaye qu’on doit le choix de Saint-Martin pour patron de la paroisse de Commeny.
Il est fort regrettable que les documents ne permettent pas de compléter l’esquisse historique de l’époque féodale à Commeny.
Temps modernes et époque contemporaine
Les registres des baptêmes, mariages et sépultures de la paroisse de 1680 à 1696 et de 1718 à 1790, sont cotés et paraphés par le lieutenant général du bailliage de Pontoise de 1697 à 1718, ils sont cotés et paraphés à Rouen par un « Conseiller du Roy en sa Cour de Parlement de Normandie » et par le « Greffier, Garde et Conservateur des Registres ».
Le timbre du papier de ces registres est celui de la généralité de Rouen, de 1680 à 1703, et celui de la généralité de Paris, de 1704 à 1790.
Divers documents établissent que la paroisse de Commeny a fait partie de l’élection de Pontoise.
En 1790, la commune de Commeny fut rangée dans le canton de Marines, district de Pontoise, département de « Seine et de l’Oise ».
La constitution du 5 fructidor an III, en supprimant les districts et en établissant les municipalités cantonales, fit relever cette commune de l’administration municipale du canton de Marines.
La loi du 28 pluviôse an VIII, qui a divisé les départements non plus en districts mais en arrondissements, rendit à la commune de Commeny sa vie propre, son individualité.
Au point de vue ecclésiastique, la paroisse de Saint-Martin de Commeny faisait partie, pendant les temps modernes, du doyenné de Magny en Vexin, grand vicariat et officialité de Pontoise, diocèse de Rouen.
On trouve aux archives départementales une ordonnance du grand vicaire de Pontoise, en date du 6 mai 1741, pour la manière de distribuer le blé donné et fondé pour les pauvres, sur la représentation à lui faite qu’il :
« se fait tous les ans en la paroisse de Commeny en Vexin, doyenné de Magny, par le bastonnier de la confrairie du Sain-Esprit, le lendemain de la Pentecôte, une distribution de onze septiers de bled, qui se convertissent en miches de pain de la pesanteur d’une livre qui se donnaient à tous venants, laquelle distribution, dans une année aussi fâcheuse, prive les pauvres de laditte paroisse d’un secours qui doit leur estre plus spécialement destiné et duquel ils ne profitent que comme toutes les personnes de tous les lieux circonvoisins, qui sans besoing le reçoivent et vont aux cabarets dudit lieu, où cette distribution attire des réjouissances souvent suivies de batteries et autres indécences, dont il est avantageux d’éviter les suites préjudiciables ».
La distribution aux pauvres de la paroisse a été supprimée à une date inconnue. La paroisse de Commeny fait actuellement partie du doyenné de Marines, diocèse de Versailles
Château, église, mairie, fiefs,…
On trouve aux archives départementales une pièce, en date de 1746, au sujet de la visite et de la bénédiction de « la chapelle particulière et domestique construite à Commeny dans le château de M. Duquesnoy, conseiller secrétaire du Roy, maison et couronne de France et de ses finances, receveur général des finances de la Généralité de Montauban, seigneur de Moussy ». Il ne reste aucune trace de cette chapelle.
Des titres de propriétés de ce seigneur, il résulte que son château a été construit à la même époque que sa chapelle.
De ce château, quelques murs seulement restent debout; ils ont été utilisés dans la construction des trois fermes qui se trouvent sur l’emplacement du château. Sur une clé de voûte de la nef latérale nord de l’église, est gravée la date de 1568, qui paraît être celle de la construction des voûtes, dans le sanctuaire, sous deux statues, on trouve la date de 1694, le clocher a été reconstruit en 1834. Cet édifice présente un mélange de l’architecture ogivale et de celle de la Renaissance.
La mairie actuelle ne comprend qu’une salle et un cabinet, au premier étage de l’école-mairie construite en 1870.
De l’acte de vente du château de Commeny, en 1775, par Duquesnoy, seigneur de Moussy, à Blanchon, bourgeois de Paris, il résulte que le seigneur de Commeny était alors le baron de Crussol ; que Roger de Gadencourt, « seigneur de Gadencourt et de Gouzangré », possédait le fief de Braillon ; qu’un autre fief, dont le nom n’est pas indiqué, appartenait aux « Religieux Bénédictins de Pontoise »; que le fief de Crespière relevait de la fabrique de l’église Saint- Jacques de la Boucherie de Paris; et que le fief du Colombier restait en la possession du vendeur, comme relevant de sa seigneurie de Moussy. Ce sont les seuls renseignements qu’on trouve aux archives communales au sujet des fiefs.
Administration des finances
On ne trouve aux archives communales aucun compte antérieur à l’an XIII.
Les recettes municipales de l’an XIII se sont élevées à 271,90 Fr, et les dépenses à 257,84 Fr. Le reliquat a donc été de 14,06 Fr.
La municipalité n’était pas encore familiarisée avec les termes financiers, car elle a indiqué que ces 14,06 Fr formaient un déficit.
Le budget le plus ancien est celui de 1807, il prévoit :
- En recettes 332,95 Fr
- En dépenses 298,80 Fr
- Et par conséquent un excédent de recettes de 34,15 Fr
Depuis cette époque, les recettes et les dépenses communales suivent une marche ascendante.
Le budget primitif de 1900 prévoit 5911,60 Fr de recettes et autant de dépenses.
Développement économique
La richesse du sol de Commeny et les nouvelles méthodes de culture procurent aux cultivateurs de cette commune d’abondantes récoltes et, par suite, un bien-être que leurs pères n’ont pas connu.
Progrès de l’instruction, des institutions de prévoyance, de bienfaisance,…
Aujourd’hui, les jeunes habitants de Commeny n’ont plus les idées arriérées de leurs grands-pères ; l’instruction qu’ils ont reçue a développé leur intelligence et a fait un tort considérable aux préjugés, à la superstition et à la routine.
Chacun se rend compte des avantages de la caisse d’épargne, mais il n’existe encore aucune société de secours mutuels dans la commune.
Avant le 1er janvier 1893, la commune ne participait jamais dans les frais d’hospitalisation des indigents. Elle ne leur accordait que du pain et de la viande. Depuis cette date, les malades et les blessés nécessiteux sont soignés à l’hôpital de Marines, aux frais de la commune et du département.
Le bureau d’assistance, créé par la loi du 15 juillet 1893, fonctionne régulièrement et vient surtout en aide aux vieillards indigents qui ne peuvent plus travailler, en leur distribuant des bons de pain et de viande.